Châteauvert
“ L'exposition monographique Et l'ombre disparaîtra dans le soleil de Katia Kameli rassemble un ensemble d'œuvres existantes ainsi que de nouvelles productions spécialement réalisées pour le Centre d'art. ”
LIEU
Centre d'art Contemporain
TARIF
Plein tarif : 3 €, Tarif réduit : 1,50 €.
DATES ET HORAIRES
Du 06/07 au 30/11/2025 à partir de 14h.
CATEGORIE
Exposition
PROGRAMME
Dans un bruissement de plumes et de pages, l'exposition Et l'ombre disparaîtra dans le soleil invite à franchir le seuil d'un monde ancien réanimé, d'un récit intemporel traversé par la lumière. Déployant un corpus d'œuvres issu de son vaste projet Le Cantique des oiseaux, l'artiste Katia Kameli compose ici un espace suspendu, où les formes, les voix et les récits se font les relais sensibles d'une quête initiatique.
Inspirée du célèbre poème soufi de Farid al-Din Attar (XIIe siècle), cette variation inédite de l'allégorie prend la forme d'un épilogue sensoriel et méditatif. Le voyage collectif des oiseaux vers la connaissance du Simorgh - cet être mythique et miroir du Soi - devient, sous les gestes de l'artiste, un parcours de transfiguration. Les formes ne se contentent pas de représenter, elles incarnent.
Tel le prologue de l'exposition, une œuvre inédite nous accueille et emprunte sa forme aux khaïmas (tentes du désert). Voulue telle un manuscrit habitable, l'installation se dresse comme un livre d'enluminures à traverser. Cet abri symbolique, dont chaque paroi est une page, convie le visiteur à pénétrer au cœur d'un univers où la parole poétique et l'image, semblable à une calligraphie, cohabitent.
Au-delà de ces premières pages parcourues, un ensemble d'aquarelles compose une galerie de portraits reprenant les différents protagonistes du conte - autant de figures symboliques qui incarnent les doutes, les vanités, les élans et les renoncements du voyage intérieur.
Les aubes, parements chamarrés d'un rituel où les murmurations s'incarnent et s'unissent dans l'espace, se métamorphosent en un étrange mobile d'ailes en soie déployées.
Plus loin, un îlot rassemble les oiseaux-céramiques : formes vibrantes, mi-instruments, mi-chorégraphies minérales. Leur présence silencieuse évoque la musicalité du conte et le souffle de ses transformations.
Le film Le Cantique des oiseaux, variation - pièce centrale de l'exposition - conjugue récits, fragments chorégraphiques et paysages mentaux dans une mise en forme du passage et de l'épreuve, filmant le corps du texte comme on suit une procession.
Dans Et l'ombre disparaîtra dans le soleil, la lumière n'est pas décor mais révélation. Elle guide, éclaire, dissout les formes anciennes pour en faire naître de nouvelles. L'exposition s'offre comme un passage : d'un livre à l'autre, d'un monde à l'autre.